Qui eût cru que Velasquez rêvait de plage en peignant les Ménines ? C’est pourtant attesté par son regard qui vise le lointain, la ligne de l’horizon sous le bleu du ciel, et les seins de la plagiste en culotte à pois, ou nue comme le modèle des modèles, qui n’est plus invisible et pose pour le peintre, sans s’en laisser conter sur les histoires de rois et de reines à la cour d’Espagne.
C’est sur son insistance que s’arrangea l’affaire : « Il n’y a pas de raison que je sois transparente ! Tu vois bien que je suis là, en culotte ou sans culotte. Velasquez me regarde et, devant mes seins qu’il est le seul à voir, n’y est plus pour personne d’autre que moi. Je suis une pierre rose dans sa vie, c’est l’évidence. »
Le peintre a posté son chien à l’entrée, afin qu’on ne le dérange pas et qu’il zyeute à loisir, en rendant la monnaie de leur pièce aux spectateurs que nous sommes, « que vous êtes ! », voyeurs qui rêvez d’un miroir quelque part au fond de l’atelier, qui renverrait l’image des beaux nichons du modèle sur sa plage.
Rêvez-donc, rêvons ! En attendant, le fantasme a bon dos et de beaux jours ! Et oust les simagrées de la cour ! Au bain les ménines !