Le Déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet n'a aucun sens. Il m'est apparu que je devais lui en donner un. L’œuvre laisse toute liberté de le faire.
Le regard de la femme nue dans sa verte nature calme, me faisant entendre une sorte de « Alors ? » provocant, me pria avec insistance de passer à l'acte que ses deux compagnons repoussent de toute évidence à un « plus tard » précédé d'un
« Mais enfin, qu'est-ce qu'elle veut celle-ci ? »
Je me suis occupé de la sauver de l'indifférence des protagonistes en la zyeutant avec l'œil du voyeur que cette femme réclame en plus de son
« Regardez-moi, puisque vous êtes là pour ça ! »
Elle devient alors vraiment l'héroïne de l'indifférenciation qui s'installe entre elle et le peintre pris dans son processus de peinturlure et qui en demande toujours plus.
On ne m'enlèvera pas de l'esprit que le peintre est impliqué dans la réputation de son modèle et que sa présence lui en fait voir ! Cela tourne finalement au « mélange » des genres, portrait et autoportrait confondus.
Il s'en passe entre le peintre et son modèle, je vous jure ! Il en fut ainsi avec le nu du Déjeuner sur l'herbe et avec celui de l'Origine du monde, vous pensez bien !
Jacques Lacolley